VPH – Virus du papillome humain

VPH – Virus du papillome humain

Par Sarah Gagné, infirmière clinicienne

 

Définition :

Le VPH est une infection transmissible sexuellement (ITS) dont celle la plus répandue au Canada et dans le monde. Selon Santé Canada, 75% des femmes et des hommes seront infectés par le VPH au moins une fois dans leur vie.

Le VPH se transmet par un contact peau à peau lors de relations intimes hétérosexuelles ou homosexuelles: vaginales, anales ou orales.

Plusieurs types de VPH existent dont certains peuvent causer un cancer et d’autres des lésions cutanées qu’on appelle condylomes. En plus d’être la cause de 70% des cancers du col de l’utérus, le VPH est responsable de cancers du vagin, de la vulve et de l’anus. Certaines maladies respiratoires, de cancer de la gorge et de la cavité buccale lui ont même été attribuées. Parmi les personnes infectées par le VPH, seulement une minorité aura le cancer car il existe plusieurs types de VPH. Les verrues anogénitales (condylomes) sont un signe d’infection et peuvent se présenter dans la région des cuisses, du vagin, du rectum, de l’urètre ou du col utérin, chez la femme. Chez l’homme, les lésions peuvent apparaître sur les cuisses, le pénis, le scrotum, l’anus ou dans l’urètre.

Conseils pour la prévention du VPH :

L’abstinence, la réduction du nombre de partenaires sexuels, la protection lors des rapports sexuels, la vaccination, le dépistage précoce et l’éducation sont les moyens pour réduire les risques d’attraper les VPH.

L’abstinence :

Renoncer volontairement à la satisfaction des envies d’avoir des rapports sexuels. On peut choisir de demeurer abstinent pour de nombreuses raisons : la santé, la religion, les valeurs familiales, la carrière, etc. Cependant, si vous jugez l’abstinence désuète, d’autres options préventives s’offrent à vous.

La réduction du nombre de partenaires sexuels :

Limiter le nombre de partenaires permet par conséquent d’avoir moins de chance de s’exposer au VPH. Néanmoins, soulignons qu’il faut qu’un seul partenaire infecté pour transmettre cet ITS.

La protection lors des rapports sexuels :

L’utilisation du condom et de la digue dentaire (carré de latex qui évite les contacts directs avec la bouche lors de relations orales) sont fortement recommandés lors des relations intimes.

Il est à noter que l’utilisation d’un condom ou d’une digue dentaire du début à la fin de la relation sexuelle ne garantie pas la protection des zones qui ne sont pas couvertes (ex : les cuisses, les fesses, la vulve, les testicules, etc.)

De plus, il est primordial d’aviser son partenaire que nous sommes atteints de VPH même si les signes et symptômes ne sont pas apparents car la transmission peut être possible.

La vaccination :

La vaccination est efficace mais elle ne protège pas contre toutes les formes de VPH et contre les autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).

Dans certaines régions du Québec, le vaccin est offert gratuitement dans le milieu scolaire aux filles en 4e année du primaire.

Selon le Protocole d’immunisation du Québec (PIQ), les personnes suivantes peuvent également se faire vacciner :

  • les filles âgées de 9 à 17 ans;
  • les garçons et les hommes de 9 à 26 ans et femmes de 18 à 26 ans dont le système immunitaire est affaibli ou qui sont infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).Le PIQ recommande fortement que les femmes de 18 à 45 ans et les garçons et les hommes de 9-26 ans initient la vaccination auprès des ressources disponibles. Idéalement, les doses devraient être administrées avant de devenir actif sexuellement. Notez que les personnes peuvent être vaccinées même si elles ont déjà été infectées par une forme de VPH.

Dépistage du VPH :

Chez les filles et les femmes sexuellement actives, il est important de se soumettre régulièrement à une cytologie (test Pap) afin de dépister précocement des changements cellulaires pouvant indiquer un état précancéreux ou cancéreux du col de l’utérus.

Toute personne sexuellement active qui aperçoit des lésions ou des excroissances inhabituelles à la région anogénitale se doit de consulter rapidement un professionnel de la santé.

Signes et symptômes fréquents du VPH :

Malheureusement, les symptômes du VPH ne sont pas toujours apparents. Une personne infectée ne présentant aucun signe peut transmettre le VPH car les manifestations cliniques peuvent apparaître d’une période de quelques semaines à quelques années après le contact avec une personne atteinte.

Les symptômes pour les VPH responsables des condylomes sont :

  • petites bosses (semblables à des verrues) sur les organes génitaux (pénis, vulve, vagin, anus) et parfois dans la bouche;
  • irritation et démangeaisons.

Ces symptômes disparaissent généralement sans traitement après 18 mois.

Traitement du VPH :

Jusqu’à maintenant, aucun remède n’existe pour guérir du VPH, seulement les condylomes peuvent être traités. Ils peuvent être traités par le laser ou l’azote liquide. Habituellement, les condylomes et les lésions disparaissent sans traitement après 18 mois. Par contre, rappelons que la disparition des condylomes et des lésions ne signifie pas que la transmission de l’ITS est interrompue.